La ville de Port-Louis est la première ville ayant jamais existé à l’île Maurice. Avec l’océan à proximité, les français furent les premiers à s’installer à Port-Louis. Comme le nom l’indique, c’est la région portuaire du pays. Dans un petit coin sur l’ancienne rade, jouxtant la plus vieille poste de l’île se trouve un trésor historique, entièrement conservé et qui rappelle encore la souffrance des premiers travailleurs engagés en provenance de l’Inde. Ce petit coin de 1 640m2 se nomme Aapravasi Ghat. Le site fut connu comme le Coolie Ghat jusque pendant les années 1970. Dès 1834, les planteurs franco-mauriciens et britanniques organisèrent le recrutement et le transport de travailleurs indiens. Ce commerce fut connu sous le nom de Coolie Trade et par la suite les immigrants furent nommés les Coolies. Le mot coolie venant du tamoul kuli signifiant salaire, un Coolie est une personne qui travaille pour un salaire.
Ce site historique a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO le 12 juillet 2006. Il faut remonter en 1834, année où le gouvernement britannique choisit l’île Maurice comme l’intermédiaire parfait entre l’Angleterre et la compagnie des Indes Orientales, toujours une colonie anglaise à l’époque. L’abolition de l’esclavage devenue une réalité, les anglais doivent se trouver une nouvelle main d’œuvre pour développer le pays qu’ils viennent tout juste de «conquérir» dans la bataille contre les français. L’Ile de France devint alors Mauritius, l’île Maurice. Cette main d’œuvre, les anglais la trouveront en Inde justement. Commença alors la transition, esclave – travailleurs engagés. L’Aapravasi Ghat est l’endroit choisi par les anglais pour débarquer une grande majorité de ces travailleurs qui venaient pour travailler dans les champs de cannes. L’Aapravasi Ghat sera également un point d’échange des travailleurs étrangers sur l’île. Aujourd’hui encore, les structures de l’Aapravasi Ghat sont parmi les signes les plus ponctuels de ce qui allait aboutir à un cadre financier mondial et l’une des meilleures relocalisation de tous les temps.
L’Aapravasi Ghat est aujourd’hui le reste d’un entrepôt de migration. Si les travailleurs engagés sont principalement venus d’Inde, il est important de savoir qu’ils sont également venus de l’Afrique de l’Est, de Madagascar, de Chine et aussi d’Asie du Sud-Est après l’abolition de l’esclavage en Angleterre en 1834. Ainsi, la « grande expérience » à Maurice a incité d’autres puissances à adopter ce système à partir des années 1840. Ceci entraina une délocalisation globale de plus de deux millions de travailleurs engagés, dont près d’un million à Maurice.
Suite à son indépendance, les gouvernements successifs à Maurice reconnaitront l’importance de l’Aapravasi Ghat au coeur de l’histoire du pays. Ce site représente les souvenirs et les qualités de ces hommes, femmes et jeunes qui ont quitté leur pays d’origine pour s’implanter à Maurice pour travailler. Il est incontestable de dire que l’Aapravasi Ghat a été la porte du développement de l’île Maurice.
Enorme merci au © AGTF (Aapravasi Ghat Trust Fund)